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Poiscaille fait de la résistance

pêcheur © passegua - stock.adobe.com

Publié par La rédaction WE DEMAIN  |  Mis à jour le

Des casiers de poissons sauvages, coquillages et crustacés 100 % frais, durables et éthiques, en direct des côtes de toute la France ? C’est la magie de Poiscaille, PME distributrice de paniers en circuits courts, version marine, et fer de lance de la résistance contre l’aberration sociale et écologique de la pêche industrielle. Retour sur une aventure qui perdure contre vents et marées.

Avis de tempête ! La petite pêche française traverse une crise sans précédent. Face à l’industrie de la pêche mondialisée, comment sauver les pêcheurs artisans, tout en préservant nos fonds marins ? C’est le genre de questions qui ont présidé à la naissance de Poiscaille, PME résistante et distributrice de poisson frais et éthique, contre la surpêche et pour des pêcheurs engagés et mieux rémunérés. Depuis sa création en 2015, Poiscaille a fait du chemin et a étoffé le nombre de ses partenaires. Aujourd’hui, l’entreprise fédère plus de 250 petits pêcheurs côtiers, sélectionnés pour leurs engagements : des navires de moins de douze mètres, avec trois marins à bord au maximum, utilisant les “arts dormants”.

À savoir des techniques douces comme la ligne, le casier, le filet droit, la plongée et la pêche à pied… sans chalut ni drague. “Ils respectent les périodes de reproduction et l’état des stocks pour préserver les espèces surexploitées”, certifie Charles Braine, associé de l’entreprise Poiscaille. Dans le système traditionnel, les prix dépendent de l’offre et de la demande. Chaque matin, ils varient fortement en fonction de la criée. En achetant en direct, l’entreprise garantit aux pêcheurs un prix fixe 53 % au-dessus de celui du marché, toute l’année.

Une rémunération qui change la vie des pêcheurs

L’impact social de cette rémunération équitable a été prouvé par une étude que plusieurs chercheurs – CNRS, Paris School of Economics, Inrae, Université de Nantes – ont menée sur Poiscaille pendant quatre ans. “Certains pêcheurs ont été sauvés par les abonnements à une période où ils auraient pu s’effondrer. Il y a donc une vraie relation de confiance qui s’est nouée”, confirme François Libois, l’un des économistes en charge de l’étude. “Le système industriel rémunère la quantité, le capital plutôt que le travail. Poiscaille fait l’inverse, en valorisant le travail et la haute qualité”, fait-il remarquer. Une nouvelle étude en cours permettra de confirmer, d’ici à 2027, si ce modèle met moins de pression sur la ressource.

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