Partager la publication "Comment les jeunes de 16-34 ans voient-ils l’avenir ?"
272 700 personnes ont déjà participé et près de 30 000 000 réponses ont été collectées. Voici les premières tendances qui se dégagent.
Comment mangera-t-on demain ? Le débat est encore ouvert
Pourtant, lorsqu’on leur demande d’imaginer à quoi ressemblera notre régime alimentaire dans vingt ans, seulement 18 % des sondés pensent que l’humanité sera devenue végane. Les insectes (30 %) convainquent davantage que les pilules (4 %) ou la viande de laboratoire (15 %), mais la majorité des participants ne préconise aucune de ces alternatives.
En revanche, concernant l’élevage industriel, la réponse est claire : 93 % des sondés le considèrent comme une « dérive problématique » .
« Par conviction écologique », la consommation (80 %), l’alimentation (74 %), les déchets (64 %) et les transports (42 %) sont perçus comme les principaux leviers de changement. Plus de huit participants sur dix assurent vérifier la provenance des fruits et légumes qu’ils achètent, et six sur dix consomment bio « régulièrement » . Ils sont aussi convaincus (à 68 %) que, « tôt ou tard, il nous faudra tous produire une partie de notre nourriture ».
Oui à la mobilité verte… sous certaines conditions
71 % d’entre eux considèrent l’avion comme un moyen de transport « à raréfier sans [se] l’interdire » , tandis que 17 % l’estiment carrément « incompatible avec [leurs] valeurs ».
La plupart des participants s’accordent sur la nécessité de « taxer davantage le kérosène des avions pour changer les comportements ». La question est en revanche moins tranchée concernant le carburant. Seule une courte majorité (51 %) se prononce en faveur d’une hausse des taxes sur « le carburant des voitures pour changer les comportements ».
Au moment de passer à l’acte, le prix reste néanmoins le premier facteur de décision : 43 % avouent choisir le moyen de transport le moins cher pour partir en vacances, contre 23 % qui optent pour « le moins polluant ».
Un modèle politique à revoir
Une conviction qui semble s’affirmer avec l’âge : la tranche 18-25 ans fait un peu plus confiance aux experts (30 %) qu’aux citoyens (27 %), alors que 39 % des 45 ans et plus considèrent les citoyens comme la meilleure réponse aux problèmes actuels. Tout âge confondu, 63 % pensent que le gouvernement n’en fait pas assez en matière d’écologie et 32 % qu’il ne fait rien.
L’Union européenne affiche plutôt une bonne cote : 43 % des sondés la considèrent comme « une construction nécessaire » et 76 % ne veulent pas en sortir.
Concernant les institutions nationales, 19 % ne font pas du tout confiance à la police, 24 % pas du tout à l’armée et 31 % n’ont aucune confiance envers les médias. Un tiers d’entre eux ne font aussi pas confiance à l’école. À la question « le système éducatif donne sa chance à tous », 64 % répondent par la négative.
En revanche, 56 % font plutôt confiance aux ONG et 40 % aux syndicats. De manière générale, 67 % des sondés ne seraient pas prêts à se battre pour leur pays.
Un avenir plutôt noir
Les deux tiers considèrent les générations précédentes comme responsables des difficultés rencontrées aujourd’hui par les jeunes. Une idée validée à 69 % par « la génération climat » (les 16-17 ans et les 18-25 ans), en particulier chez les jeunes Français : 73 % pour les 16-17 ans et 72 % pour les 18-25 ans.
Une note positive tout de même : ils sont 78 % à considérer qu’il est possible de construire « une société durable où personne n’est laissé pour compte ».
Attention toutefois, il s’agit de résultats provisoires et les participants à cette enquête ne sont pas représentatifs de la société. Ce premier bilan montre ainsi que la majorité des sondés vivent dans un bon cadre familial, se situent à gauche (37 %) voire très à gauche (14 %), et terminent le mois sans problème financier (51 %). La majorité des répondants sont Français, âgés de 16 à 34 ans et vivant en zone urbaine (36 % en Ile-de-France). Les résultats complets ne seront connus qu’en novembre, après avoir été analysés par le collectif de sociologues Quantité critique. D’ici là, le questionnaire reste ouvert.