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Bénévoles : ces indispensables qui font tourner la France

Justice, éducation, santé, culture… Les bénévoles œuvrent dans toutes les strates de la société. 21 millions d’indispensables. Sans lesquels la France s’arrêterait. Aujourd’hui plus souvent jeunes que retraités, beaucoup se revendiquent “activistes”. Et décidés à faire émerger un monde nouveau.

Le 19/05/2025 par Armelle Oger
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La France compte 61 millions de bénévoles. Crédit : Photo Feats / stock.adobe.com.
La France compte 61 millions de bénévoles. Crédit : Photo Feats / stock.adobe.com.

Aucune convergence a priori entre les courses hippiques, le Shift Project (think tank sur la transition écologique de Jean-Marc Jancovici), l’accompagnement des malades souffrant de troubles psychiques, un club de foot, le festival des Vieilles Charrues, le premier immeuble solidaire à Wervicq (Nord), les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) 2024 ou la visite de Notre-Dame de Paris. Il existe pourtant un point commun dans cet inventaire à la Prévert : les bénévoles !

Parlons chiffres. On en recense 6 000 pour animer les 233 hippodromes français, 30 000 pour faire avancer la cause climatique chez les shifters, 1 800 pour soutenir les familles de l’Unafam (Union nationale de familles de malades et handicapés psychiques), 7 200 pour faire vibrer le rendez-vous breton des musiques actuelles. Sans oublier les 45 000 volontaires au bob rayé rose des JOP, les 400 000 bénévoles des 12 000 clubs de foot et les 1 000 guides de la Communauté d’accueil des sites artistiques et religieux (Casa) qui éclairent les visiteurs dans la redécouverte de la cathédrale. Une liste non exhaustive !

21 millions de bénévoles en France

En France, les bénévoles sont plus de 21 millions. Leur communauté altruiste œuvre dans des associations, des collectifs, des “réserves” ou simplement en solo. Pour le meilleur – quand ce n’est pas pour pallier le pire –, on les trouve à l’école, à l’hôpital, dans les tribunaux, sur scène ou dans la rue.

Une armée d’invisibles toujours plus nombreux, au point que certains exigent une meilleure reconnaissance de ces engagés volontaires pour le bien commun, redoutant qu’ils ne soient surutilisés au détriment des salariés. Avec le risque, en filigrane de “cet élan joyeux au service de tous et toutes” comme le décrit le Cese (Conseil économique, social et environnemental), d’assister à un désengagement des pouvoirs publics.

Madeleine Faudet, 14 ans bénévole au secours populaire de Bordeaux

“Même si nous sommes des enfants, on nous écoute, on peut faire des choses, en proposer d’autres. Et il y a une très bonne ambiance ! Nous vendons, à prix solidaires, des livres de seconde main. Avec un stand qui propose des marque-pages, des origamis faits par les Copains du Monde. On récupère des sous et, surtout, ça permet de parler avec les passants. C’est ce que j’aime dans les collectes alimentaires. La cause qui me tient le plus à cœur, c’est celle de la pauvreté : c’est insupportable que les gens n’aient pas le minimum, soient dans la rue, ne puissent pas se laver. L’une de mes actions préférées, c’est la distribution de colis festifs en fin d’année. On rajoute aux paniers des jouets, des gourmandises. On est en contact direct avec les familles, les enfants.

Je voudrais également aller dans des maisons de retraite, redonner le sourire aux personnes âgées. Et il y a aussi l’environnement… Ça m’angoisse, l’état de la planète, mais il faut rester optimiste en agissant. J’aimerais monter une action qui relie l’aide aux autres et à l’environnement. Le bénévolat m’apporte beaucoup. Récemment, on a fait un voyage à Genève pour visiter l’ONU, La Croix-Rouge. Il y avait des jeunes venus de partout. Créer des liens, voir qu’on n’est pas seuls à aider les autres, ça me plaît ! Sur notre compte Instagram, on essaie de donner envie aux jeunes de nous rejoindre. Être bénévoles, c’est faire que le monde fonctionne mieux : plus on sera nombreux, mieux ce sera !”

90 % des associations fontionnent sur la base du bénévolat

Passion française née au Moyen Âge grâce aux solidarités paroissiales et corporatistes, via la liberté de s’associer, elle s’est perpétuée grâce à la loi éponyme de 1901. Le bénévolat est devenu un acteur primordial du monde de demain. Sa mutation est en symbiose avec les bouleversements économiques, environnementaux et sociaux actuels. “Le besoin de bénévoles est encore plus fort qu’il y a quelques années : 90 % des associations ne fonctionnent qu’avec ces derniers. Ce qui a changé ? Auparavant, ils restaient souvent dans la même association où ils intervenaient de manière régulière, explique Cécile Bazin, déléguée générale et cofondatrice de l’association Recherches et Solidarités, à l’initiative du Baromètre 2024 du bénévolat. Aujourd’hui, si ces fidèles sont toujours là, il existe aussi un bénévolat plus ponctuel et mobile. Avec des jeunes qui peuvent, comme dans le milieu professionnel, passer d’une association à l’autre.”

Pérennes ou mobiles, ces bienveillants jouent un rôle primordial. “Ils sont partout : jurés, présidents de tribunaux du commerce, visiteurs de prisons ; dans les hôpitaux, certains font même le travail des salariés, renchérit la sociologue Dan Ferrand-Bechmann. Sans oublier cette frange de bénévoles qui ne sont pas dans des associations, mais font des choses formidables dans les quartiers.” Pour la chercheuse, enseignante à l’université Paris 8 et auteure de Trouble dans le bénévolat, “l’extension du domaine du travail bénévole dans les entreprises sociales, les réserves citoyennes, les associations de patients et la solidarité au quotidien a esquissé des contours plus flous au bénévolat”. Et considérablement élargi son champ d’action. “Si les bénévoles faisaient grève ? La France s’arrêterait !” Telle fut la conclusion du dernier congrès de l’Udaf (Union nationale des associations familiales).

“Si les bénévoles faisaient grève ? La France s’arrêterait !”

Les bénévoles représentent un troisième pouvoir

Omniprésents, faisant mentir la fatalité de la crise du lien social et la doxa du chacun pour soi, les bénévoles sont plus ou moins visibles. Il y a ceux qui œuvrent sous les sunlights médiatiques et font pulser, à l’instar des trois quarts des festivals culturels, de événements tels que la Nuit Blanche de la capitale ou les Journées du Patrimoine. Il faut aussi compter avec ceux qui agissent dans l’urgence, comme à Mayotte après le passage du cyclone Chido. “Ces indispensables représentent un troisième pouvoir”, commente Philippe Deyres, président de la délégation territoriale de la Croix-Rouge, en Haute-Savoie, qui rassemble plus de 800 bénévoles.

De retour de Mayotte, où il a organisé l’acheminement d’une soixantaine d’entre eux, celui qui a plus de trois décennies de bénévolat à son actif explique : “Pour faire fonctionner notre société, il y a les services de l’État, l’univers professionnel et le secteur associatif avec ses bénévoles. Sans ce dernier, on serait à la dérive. Les services publics n’ont pas la capacité de répondre à certains besoins. Comme ceux liées à une catastrophe climatique.” Et d’ajouter : “La puissance associative a un autre pouvoir : celle d’agir dans les crises sociales comme un tampon, réduisant l’impact de certaines récupérations idéologiques.”

Julie Pasquet, 27 ans, activiste écologique, Paris

“Il y a quantités de façons de faire du bénévolat : faire signer des pétitions, rédiger des textes, bloquer un pont ! Autour de moi, les jeunes ont envie d’avoir des pratiques engagées, activistes. C’est ce qui nous différencie des autres générations. En 2021, j’ai créé “Le Bruit qui court”. Un collectif d’artivistes : condensé d’artistes et d’activistes pour retrouver la joie de l’engagement. C’est dur pour notre génération de se mobiliser quand on voit que rien n’avance. Notre première cible, c’est nous : nous avons un marathon à courir, pas un sprint ; si on ne prend pas soin de nous, nous n’y arriveron pas ! La plupart des membres du collectif – 500 bénévoles répartis un peu partout en France – ont entre 20 et 35 ans ; ce sont plutôt des femmes et leur engagement se fait sur le long terme.

Les bénévoles ponctuels viennent là pour un événement, pour une action militante en soutien aux luttes existantes contre, par exemple, la fast fashion, Total énergie… Notre arme ? Une chorégraphie sur l’état du monde. Au Centre Pompidou, sur la place du Châtelet, le public finit par danser avec nous. Avec l’écoanxiété ambiante, il y a un engagement très fort des jeunes en faveur de l’environnement. Le bénévolat est, pour eux, une recherche de collectif : seul, on se sent impuissant. C’est une recherche de sens. La question sociale est très présente : mes amis et amies font de la distribution alimentaire, des maraudes, accompagnent les migrants. Beaucoup s’impliquent dans le combat féministe. Être jeune aujourd’hui est compliqué, mais quel que soit l’engagement, il faut garder la joie.”

Des héros qui opèrent le plus souvent dans l’ombre

Les bénévoles opèrent aussi, et surtout, dans l’ombre du quotidien, celui de la précarité, de l’exclusion, de la rue. Pour recoudre les déchirures du tissu social, repriser les trous au sein des services publics. Là où il n’y a personne par manque de moyens. Ou d’intérêt. Comme Frédérique, à Murat (Cantal), qui a appris à lire à Jean-Luc, 39 ans, via le réseau d’échange réciproque de savoirs (Rers). “Personne n’avait le temps de s’occuper de lui”, explique cette journaliste à la retraite. Pareil pour Morgane et Pauline, deux lycéennes parisiennes qui, chaque mercredi pendant un an, ont emmené Anaïs, une petite fille autiste, à la piscine. Afin de remédier à cette carence : “Pas de place dans une structure spécialisée !” Ou Antoine qui, une fois par semaine, accompagne une personne en fin de vie.

Alzheimer, Parkinson, cancer… Chaque pathologie a ses engagés volontaires. Précarité énergétique, illectronisme, violences faites aux femmes : chaque enjeu social peut compter sur les siens. À Paris, chaque arrondissement dispose ainsi d’une maraude d’intervention sociale en journée et en soirée, assurée en majorité, comme dans la plupart des centres d’action sociale de la capitale, par des bénévoles. “Les associations, c’est le remplacement du service public là où il a démissionné”, souligne Claire Thoury, présidente du Mouvement associatif, membre du Cese et du Pacte du pouvoir de vivre.

Les bénévoles, des activistes du changement

Beaucoup de ces volontaires sont devenus des militants, des activistes du changement : celui de la transition écologique, de la justice sociale ou du droit des femmes. C’est le cas des plus jeunes, dont l’engagement est, contrairement aux idées reçues, devenu plus important que celui des séniors. La part des moins de 35 ans est, en effet, passée de 16 % en 2010 à 30 %, tandis que celui de leurs aînés de plus de 65 ans enregistre lui une baisse notable (38 % en 2010 pour 25 % en 2023). Aujourd’hui, 44 % de la tranche des 15-34 ans donnent du temps et de l’énergie à une cause ou à autrui. Un rajeunissement qui s’explique par une évolution des rôles générationnels avec des retraités, pivots entre trois générations – leurs parents, enfants et petits-enfants – mais s’autorisant aussi davantage à vivre leur vie.

“La crise sanitaire de la Covid a accéléré certaines tendances, commente Cécile Bazin, avec un désengagement des séniors qui ne sont pas revenus après la pandémie. Et des jeunes qui, eux, sont de plus en plus nombreux à s’engager.” Pour Claire Thoury, auteure d’une “étude sur l’engagement des jeunes”, il y a deux ans déjà que la part des moins de 30 ans dans le bénévolat dépasse celle des séniors “qui se sont rendus compte qu’avoir du temps libre, c’était bien aussi !” Un tournant important qui montre, contrairement aux a priori, “qu’il n’y a pas de désengagement des jeunes”, souligne-t-elle. “Conséquence : pas de crise du bénévolat, mais une crise de gouvernance, les cadets qui s’engagent de façon plus ponctuelle et plutôt dans de petits collectifs, étant moins enclins à tenir, à temps complet, les rennes d’une structure.”

Antoine Perrin, 67 ans, ex-médecin, bénévole au service de soins palliatifs, Versailles

“Je suis bénévole depuis deux ans à Versailles, au sein de l’association ASP78 ainsi qu’à la gouvernance de la maison médicale Jeanne-Garnier – 18 bénévoles s’y relaient matin, midi et soir. J’ai accompagné trois personnes dans ma vie privée. Ma mère restée dans la phase de révolte : ce fut pour moi un sentiment d’accompagnement inaccompli. Ma femme : nous avons pu échanger de belles choses avec nos enfants, ses deux petites-filles. Mon père, il était en Ehpad pendant la Covid. Médecin, j’ai pu rester auprès de lui. Grâce à un lien WhatsApp, il est mort entouré des siens. Au regard de mes expériences professionnelles et personnelles, j’ai compris à quel point une fin de vie accompagnée permettait l’apaisement de celui qui va mourir mais aussi de ceux qui restent. À ma retraite, continuer cet accompagnement était une évidence.

À l’hôpital gériatrique de Versailles où j’interviens, nous sommes quatre, dont un financier en lien avec les équipes médicales. On est là pour permettre à une expression douloureuse de se lâcher. Ça peut durer deux minutes, parfois très longtemps. Et parfois, c’est le silence. Mais dans ce rien, il se passe quand même quelque chose. Je fais cet accompagnement une fois par semaine : la charge mentale est forte. Il y a les personnes qu’on voit et qui sont parties quand on revient.

Les soignants nous ont demandé de mettre en place une structure “volante” pour intervenir rapidement : en Ehpad, il y a une infirmière pour deux étages et elle n’est pas formée aux soins palliatifs ; elle ne peut pas rester dans la chambre d’un malade en fin de vie. Une unité de soins a obligatoirement une équipe de bénévoles. Ces derniers sont d’ailleurs représentés au conseil d’administration des hôpitaux. Il ne faut pas aborder le bénévolat comme une servitude sacralisée, mais avec simplicité et liberté.”

Donner du sens à sa vie, acquérir des compétences

Hors le plaisir et l’épanouissement qu’ils trouvent au sein d’un collectif ou d’une association – n’allant pas forcément très bien, la jeune garde recherche des “espaces de collectivité bienveillante” –, les motivations de cette relève sont plurielles. D’abord, la quête de sens, ce saint Graal traqué par les générations Y et Z : “Ça donne du sens à ma vie, quand je me lève le matin”, explique Émilie, engagée à Lyon auprès de l’Armée du Salut pour des missions d’insertion des plus précaires.

Et aussi des compétences. “Être à l’écoute des autres, mener des projets en équipe, développer son esprit créatif, maîtriser la prise de parole : ces jeunes transposent ces connaissances dans leurs études, leurs recherches d’emploi, poursuit Claire Bazin. En terminale, s’engager est un bonus pour Parcours sup. Et aussi un atout dans leur CV. Il y a, en effet, un revirement vis-à-vis du bénévolat de la part des employeurs.

Vers un changement radical, systémique de société

Mais la grande mutation du bénévolat, c’est celle du passage de l’attitude compassionnelle à l’engagement, comme l’écrit Dan Ferrand-Bechmann. Avec le regret que cette belle énergie déserte le champ politique. Pour nombre de juniors, le bénévolat est, en effet, devenu la seule façon d’agir. Vite ! Selon le Baromètre 2024, un bénévole d’aujourd’hui est avant tout un citoyen engagé, qui joue un rôle de plus en plus important dans la société civile et les affaires publiques : “acteur et militant” – les deux termes sont en nette augmentation par rapport à 2019.Baromètre Bénévolat 2024 Recherches et Solidarités.

“Avec les très jeunes – la tranche des 15-25 ans de la génération Greta Thunberg –, nous sommes entrés dans une nouvelle ère. Leur engagement est tourné vers les grandes causes. Et il dit un sentiment d’urgence, reprend Claire Thoury. Pour eux, crise écologique, patriarcat, accueil indigne des migrants et pauvreté sont insoutenables. Moralement, économiquement, socialement. Ils veulent un changement radical, systémique, de société et ils ont besoin du collectif pour y parvenir. L’enjeu maintenant, c’est le bénévolat des actifs : le modèle social français tient grâce à l’action associative. Il faut que chacun comprenne que, lorsqu’il s’engage, il fait tenir le modèle social français.” Le bénévolat ou la nouvelle force du changement du monde à venir ?

Sophie Dufau, journaliste à la retraite, anime un atelier à la maison des femmes de Saint-Denis

“J’interviens dans les ateliers mis en place à la Maison des femmes de Saint-Denis (93), une structure créée au sein de l’unité d’accueil de femmes en difficulté ou victimes de violences, rattachée à l’hôpital Delafontaine. Je viens chaque lundi, de 10 h à 16 h. Le matin, je fais un lien entre les ateliers bijoux, photos, dessins et, depuis janvier dernier, j’anime un atelier d’écriture l’après-midi. Autant d’espaces rien que pour elles que ces femmes fragilisées peuvent s’approprier comme temps de répit pour exister. Se reconstruire. Se réparer.

Lutter contre les violences faites aux femmes a toujours été primordial pour moi. Quand on a le temps et l’énergie, cela me semble évident de s’engager pour une cause qui vous tient à cœur. Ça m’apprend beaucoup sur la dévastation d’un être et sa fabuleuse renaissance possible lorsqu’il est parvenu à maîtriser sa peur, sa colère. Je crois que ce rendez-vous est attendu par les femmes. ‘On entre en pleurant, on sort en rigolant’, m’a dit l’une d’entre elles.”

Loïc Humblot, ex-militaire, réserviste au sein de la protection judiciaire de la jeunesse du ministère de la Justice

“J’ai longuement servi dans des unités de parachutistes puis en état-major. Les savoir-faire et savoir-être acquis au cours de ma carrière d’officier constituent une expérience que j’ai eu envie de transmettre à des jeunes suivis par la Justice. C’est pourquoi, depuis un an, j’ai intégré la réserve de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) du ministère de la Justice. Je conçois et j’apporte une assistance concrète aux équipes éducatives de la PJJ qui prennent en charge ces jeunes. Il s’agit d’accompagner des mineurs en conflit avec la loi et en perte de repères. Lorsqu’on leur parle d’avenir, ces jeunes n’ont ni réponse ni projet. Réparer les injustices et redonner du sens à leurs vies me parlait. Il existe depuis 2021 un partenariat entre le ministère de la Justice et celui des Armées pour accompagner des jeunes placés en centre éducatif renforcé (CER).

J’ai présenté la Grande Guerre à cinq d’entre eux en m’inspirant de récits personnels confiés par mon grand-père. Ils ont participé avec dévouement à la cérémonie du 11-Novembre dernier. Un contact s’est établi entre eux et la population, émue par les textes qu’ils ont lus. Casser les idées reçues que les uns ont parfois des autres est gagnant pour la société. Je donne des cours collectifs et individuels au CER une fois par semaine. Les jeunes m’attendent et sollicitent plus de récits, sur la Seconde Guerre mondiale, celle d’Algérie, ou encore des explications sur les conflits actuels. J’essaie de leur faire reprendre confiance en eux et en l’autre. Je les sensibilise à la notion de bien commun. En les raccrochant à des moments forts, j’aimerais qu’ils prennent un nouvel élan et comprennent que les adultes sont là pour eux, et bienveillants.”

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