Partager la publication "Dominique Alba : « Dans la ville de demain, il va falloir partager »"
À quoi ressemblera la ville de demain ? Sera-t-elle ultra-connectée ? Plus verte, plus durable et plus sobre ? Ou encore plus conviviale ?
L’architecte et directrice générale de l’Atelier parisien d’Urbanisme (Apur), Dominique Alba, a tenté de répondre à ces nombreux questionnements. Elle était l’invitée de la quatrième masterclass OUI DEMAIN, organisée par WE DEMAIN pour les 3 000 étudiants du groupe OMNES Éducation (anciennement INSEEC U.).
Plus de 50 % de la population mondiale vit déjà en ville ou en zone urbaine. Ce chiffre devrait monter jusqu’à 70 % en 2050, rappelle notre journaliste Armelle Oger en introduction. Les villes vont donc devoir évoluer. Mais comment ?
Transformer ce qui existe déjà pour bâtir la ville de demain
« Ce qui a beaucoup changé, ce n’est pas la ville. C’est nous. », souligne l’architecte. « C’est notre manière d’être par rapport à la ville. Nos modes de vie. Les villes, elles, ont une part d’éternité. »
La plupart des changements effectués dans la ville sont opérés à partir de ce qui existe déjà. « Nous ne renouvelons que 1 % du stock bâti par an dans les villes les plus dynamiques », détaille Dominique Alba. « La question aujourd’hui, c’est comment, à partir de ce qui existe, nous faisons en sorte de vivre mieux. »
Pour vivre mieux, le concept de smart city est invoqué par certains. Pour la directrice de l’Apur, la smart city peut être un outil qui aidera à faire différemment, mais qui ne fera pas la ville. « La smart city peut avoir de l’intérêt. Par exemple pour mettre des petits robots dans les tuyaux afin de voir s’il y a des fuites et éviter des pertes d’eau. Ou pour aider à l’efficacité de certaines politiques publiques. C’est très efficace pour les transports notamment », illustre-t-elle.
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Repenser notre rapport au bâti
Mais pour améliorer la qualité de vie des citadins, il faut repenser l’usage des bâtiments. « C’est la vraie révolution qui nous attend. C’est de changer notre rapport à l’espace bâti. Avoir son patrimoine est quelque chose d’important dans la culture française. Or, cette culture-là, c’est celle qui va devoir le plus changer. Il va falloir que nous apprenions à utiliser mieux ce que nous avons. Et donc à partager. »
En cela, le « chrono urbanisme » est utile. « Le chrono urbanisme c’est celui qui essaie de travailler avec les rythmes », explique Dominique Alba. « C’est celui qui dit, par exemple, un espace de bureau occupé d’une certaine façon la semaine pourrait le week-end être occupé autrement. Comme une cour d’école ouverte le week-end, etc. C’est toute une façon d’utiliser mieux les choses. »
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Retrouvez l’entretien « Qu’est-ce qu’une métropole apprenante ? » avec Dominique Alba dans le Hors-série de WE DEMAIN « Le Grand Paris s’éveille ». Un numéro disponible en kiosque et sur notre boutique en ligne.
Et rendez-vous mardi 26 octobre pour la cinquième masterclass OUI DEMAIN, en compagnie de Cédric Dumont, base jumper et pionnier du vol en wingsuit, avec pour thématique : « La nécessité d’oser vivre sa vie ».