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Désobéissance civile : la rébellion s’organise à la COP26

À la veille de la COP26, les militants de l’organisation de désobéissance civile Extinction Rebellion s’organisent pour faire pression sur les dirigeants mondiaux. Diverses actions sont prévues en Écosse, en France, et partout dans le monde.

Le 29/10/2021 par Sofia Colla
Désobéissance civile COP26
Des militants XR en sitting pour bloquer la circulation et dénoncer l’inaction face à l’urgence climatique. (Crédit : Extinction Rebellion)
Des militants XR en sitting pour bloquer la circulation et dénoncer l’inaction face à l’urgence climatique. (Crédit : Extinction Rebellion)

Samedi 30 octobre, un sitting géant est prévu dans toute la France : le « Rebellion of One » (RO1). « Les citoyens et citoyennes arrêterons la circulation, en s’asseyant seul.e, munis d’une pancarte, afin d’exprimer leur détresse et leurs peurs face à l’ampleur des désastres écologiques vers lesquels nous nous dirigeons », explique Stella (pseudonyme), membre d’Extinction Rébellion (XR).

À la veille de la COP26, les activistes de ce mouvement de désobéissance civile né en Grande-Bretagne fourbissent leurs armes, partout dans le monde. Objectif : faire pression sur les dirigeants attendus lors de ce “sommet climat de la dernière chance”

Dimanche 31 octobre, jour d’ouverture de la COP26, c’est une action « théâtrale » qui sera cette fois organisée à Paris. Son nom de code : « ACOPalypse Now ». Durant la journée, dans le centre de la capitale (le lieu et l’heure exactes restent confidentiels), des citoyens, scientifiques ou enseignants ont prévu de « représenter l’horreur qui nous attend si les gouvernements ne prennent pas de mesures concrètes »

Enfin, le 6 novembre, Journée mondiale de la mobilisation pour la justice climatique, aura lieu un grand rassemblement « inter-organisations ». Avec diverses associations au rendez-vous, parmi lesquelles Attac, le Crid ou Solidaires, des syndicats et des associations. D’autres actions auront lieu dans plusieurs villes françaises et partout dans le monde.

La désobéissance civile pour faire pression sur la COP26

Certains militants se sont même organisés pour rejoindre Glasgow, en Écosse, où se tient la COP26. C’est le cas de Pancho (pseudonyme), membre d’Extinction Rebellion France depuis deux ans. ll sera accompagné d’une quinzaine d’activistes XR français.

« Si je me rends à la COP ce n’est pas pour sensibiliser les gens. C’est vraiment pour lancer un message aux décideurs. Pour leur dire qu’il est temps de prendre des décisions fortes et de les mettre en application. Nous sommes là pour veiller à ce que cela soit fait », explique-t-il à WE DEMAIN.

La branche écossaise d’Extinction Rebellion a aussi publié un calendrier d’évènements sur son site. Au programme : des marches, des sittings ou encore des actions plus artistiques tout au long de la Conférence des parties. Ces interventions se dérouleront autour de la COP et dans toute la ville. Avec, en parallèle, des actions de désobéissance civile plus « engagées ». Dont les lieux restent pour le moment confidentiels. 

« Si on prend les anciennes COP, elles n’ont engendré aucun changement d’un point de vue systémique. Donc nous aimerions que celle-ci marque une transformation. Qu’il y ait vraiment des décisions fortes qui soient prises », poursuit Pancho, enseignant à Paris.

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La COP du monde d’après

Dans un communiqué, le mouvement se montre aussi très sévère envers les conférences climat : « La COP26 est un greenwashing qui permet aux gouvernements de donner l’illusion qu’ils agissent. Leur inaction est un crime perpétré par les puissants dont les vulnérables seront les premières victimes. Nous accusons les gouvernements d’homicide collectif par négligence grave. »

« La plupart des banques qui sponsorisent la COP26 sont aussi des banques qui financent les énergies fossiles par exemple », insiste Pancho.  

Qui souligne encore l’urgence d’agir. « Cette COP a une résonance particulière car c’est la première post-Covid. Je ne vois pas quel signal d’alerte plus impactant serait nécessaire pour opérer les changements radicaux qui sont nécessaires. » Et garde espoir malgré tout. « Il est encore temps de maintenir une trajectoire climatique correcte. Je ne pense pas qu’il soit trop tard. »

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