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Ces nouvelles lessives en circuit ultra-court

Chaque jour, les Français font 20 millions de lessives. En plus de coûter cher, les lessives achetées dans le commerce sont souvent polluantes, perturbant les écosystèmes aquatiques une fois rejetées dans la nature via les eaux usées, et peuvent être mauvaises pour la santé. 

Pour ceux qui n’ont pas le temps ou l’envie de réaliser une lessive DIY – qui reste la meilleure option -, de nouvelles lessives ultra-locales et écologiques se lancent sur le marché. WE DEMAIN en a sélectionnées trois.

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La lessive de Paris

(Crédit : La lessive de Paris)

Une lessive locale et écoresponsable, conçue dans la capitale, précisément dans le 19ème arrondissement, et livrée en vélos-cargos dans des bouteilles en verre consignée : toutes les cases de la lessive écolo sont cochées. Les fondateurs, Hubert Michaux (44 ans) et Victor Curetti (37 ans) en avaient marre de se faire berner par les techniques de greenwashing utilisées par certaines marques traditionnelles. 

« Un jour, j’ai acheté un bidon de lessive avec des labels bios et un couleur verte. Je me suis dit que c’était un produit écoresponsable. Mais, en retournant le produit, j’ai vu que c’était fabriqué en Allemagne. Soit, beaucoup de transports pour un bidon qui en plus est en plastique. Et il n’y avait pas d’alternative », raconte Hubert Michaux au journal 20 Minutes.

La recette n’est pas révélée, mais les créateurs assurent que celle-ci est composée à 99,99 % d’ingrédients naturels, avec notamment du savon liquide, de l’alcool, de l’huile de lin ou encore de l’huile de coprah. 

« Elle ne polluera pas les eaux de Paris », assure Hubert Michaux.

La bouteille d’un litre est vendue à partir de 6,90 € (vendues par pack de quatre bouteilles), avec livraison gratuite à Paris et petite couronne. La marque récupère les bouteilles vides et propose également la vente de recharges.

Trois parfums sont proposés : neutre, lavande et fleurs blanches. Une bouteille permet, selon les fondateurs, de réaliser une vingtaine de lessives. 

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La lessive Haltô, à base de cendres

(Crédit : Haltô)

Connaissez vous cette recette de grand-mère : la lessive à la cendre ? Alexandre Pinier, de Rennes, et Régis Bethuel, de Nantes, se sont lancés le défi de la remettre au goût du jour. Pas d’inquiétude, bien sûr, votre linge ne sortira pas noir de la machine ! 

Les fondateurs se fournissent auprès de la piscine Aquatis, à Fougères (au nord-est de Rennes), qui utilise du bois pour chauffer ses bassins. Pour le moment, c’est Alexandre Pinier lui-même qui confectionne la lessive. « Je tamise la cendre, puis la mélange à de l’eau. Je laisse le tout macérer quelques jours, le temps que la cendre tombe au fond. Je récupère la lessive en surface que je filtre avec des draps en lin », détaille-t-il.

« Nous voulions transformer un déchet et apporter une alternative locale à toutes les lessives traditionnelles ».

Alexandre Pinier à France Bleu.

Sans produit chimique ni odeur, cette lessive est distribuée dans une vingtaine de magasins zéro déchet indépendants d’Ile-et-Vilaine, donc dans un rayon de 150 km du lieu de production. La bouteille en verre d’un litre est vendue autour de 5 € et permet de réaliser une vingtaine de lavages. 

À lire aussi : La Marque en Moins : des produits bio à petits prix

Écolave, mélange de pluie et de cendres

À Saint-Jean-de-Thouars, dans le département des Deux-Sèvres, Charlotte Higelin commercialise aussi une lessive biologique et locale. « Il y a beaucoup de choix pour des fruits et légumes, pour certains produits cosmétiques, mais peu de lessive bio et naturelle produite localement. Or, en regardant le magazine Envoyé Spécial sur les producteurs locaux, je suis tombée sur un monsieur de Chauvigny qui a créé son entreprise de lessive. Je me suis dit que j’allais en faire de même », explique-t-elle à La Nouvelle République

À base d’eau de pluie et de cendres, cette lessive vise le zéro déchet. Charlotte Higelin récupère les cendres auprès des chaufferies communales de Mauzé-Thouarsais et de Saint-Varent. Un moyen d’utiliser une denrée qui serait sinon vouée à être jetée. Même les résidus de cendres compactes récupérés après la filtration seront réutilisés « dans une crème à récurer les portes des poêles, des cheminées, les plaques à induction, de barbecue ou la vitre du four »

La commercialisation débutera courant mars, avec 150 litres par semaine, pour ensuite atteindre 200 litres hebdomadaires. Celle-ci sera vendue à 3,50 € le litre en vrac ou 4,50 € dans une bouteille en verre consignée. 

La lessive Écolave ne sera pas vendue en grande surface, mais plutôt en vente directe ou chez les producteurs locaux. La fondatrice envisage également la vente à domicile. 

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