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Quiz carbone : apéro houmous-avocat ou fromage-charcuterie ?

Charcuterie ou tartine d’avocat ? Fromage ou houmous ? Voici quelques conseils pour profiter de l’apéro sans faire exploser son empreinte carbone.

Le 10/05/2021 par Sofia Colla
quiz carbone apéro
Le houmous est l’une des solutions pour un apéro à faible empreinte carbone. (Crédit : Shutterstock/ WE DEMAIN)
Le houmous est l’une des solutions pour un apéro à faible empreinte carbone. (Crédit : Shutterstock/ WE DEMAIN)

La réouverture des terrasses et l’arrivée de l’été annoncent le retour progressif des apéros entre amis. Entre l’apéro traditionnel, planche de charcuterie/fromage, et l’apéro plus tendance, houmous et tartine d’avocat, lequel a un impact environnemental plus faible ? Viande et produits laitiers ou option végétarienne, mais dont les ingrédients viennent souvent de loin ?

L’empreinte carbone des produits carnés – viande rouge mais pas que – est souvent pointée du doigt. En effet, selon un rapport de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), l’élevage animal est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. 

Apéro traditionnel : aliments issus de l’élevage 

Globalement, l’Ademe calcule 7g de CO2 émis par gramme de charcuterie. Plus en détail, l’empreinte carbone du saucisson sec et du jambon sec brut non désossé est évalué par l’IFIP (institut du porc) à 6,5 kg de CO2 par kilo. Les jambons sec tranchés ont quant à eu une empreinte carbone nettement plus élevée : de 8 à plus de 9 kg de CO2 par kilo.

Sans oublier la quantité d’eau nécessaire à l’élevage des bêtes. En effet, il faut « 4 325 litres d’eau pour produire 1 kg de volaille, 5520 litres d’eau pour produire 1 kg de viande de mouton et 13 000 litres d’eau pour produire 1 kg de viande de bœuf », détaille la FAO

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L’empreinte carbone élevée du fromage

Le fromage, issu également de l’industrie animale, n’est pas en reste. Selon une infographie réalisée par le média Novethic, cette autre source de protéines animales se situe en troisième position du podium en termes d’aliments qui émettent le plus de gaz à effet de serre, derrière le boeuf et l’agneau/mouton. 

Selon une étude menée en 2018 par l’organisme Our world in data et publiée dans la revue Science, 1 kg de fromage équivaut à 23,9 kg de GES (Gaz à effet de serre). 

Pour réduire son empreinte environnementale dans l’assiette, Greenpeace recommande donc de consommer « un maximum d’environ 12 kg de viande issus de l’élevage écologique par personne et par an (soit environ 230 g par semaine) et 26 kg de lait par personne par an (soit ½ litre de lait par semaine) »

Plutôt que du fromage, pourquoi ne pas tenter l’expérience du « vromage » ? La rédaction de WE DEMAIN avait notamment testé le camembert vegan. Nous vous racontions l’expérience dans cet article.

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Apéro « healthy » : le meilleur comme le pire 

L’avocat est très à la mode. On compte plus de 10 millions de récurrences du hashtag #avocado sur Instagram. Bon pour la santé, il est désigné comme « bon gras » par les nutritionnistes. Il est aussi réputés pour ses bienfaits nutritionnels et cosmétiques. En revanche, l’avocat est néfaste pour la planète. À tel point que, malgré sa popularité, plusieurs restaurants parisiens ont décidé de retirer l’avocat de leur carte.

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Pourquoi cela ? Premièrement, il ne pousse pas en France métropolitaine. Si l’Espagne tente de développer une filière, la plupart des avocats sur le marché proviennent d’Amérique du Sud ou centrale (le Mexique est le premier exportateur mondial) ou d’Afrique du Sud. 

Au Mexique, l’avocat est la cause d’une déforestation massive et d’affrontements entre différents cartels. Au Chili, ses cultures privent les habitants d’eau. En effet, le fruit nécessite énormément d’eau pour pousser. Entre 1000 et 2000 litres d’eau sont nécessaire pour faire pousser 1 kilo d’avocats. En comparaison, 1 kilo de tomates ne nécessite « que » 200 litres d’eau. 

Au bout du compte, les avocats ont une empreinte carbone d’environ 2,2 kg de CO2 par kilo, selon une étude menée au Royaume-Uni.

Les légumineuses, des cultures qui nécessitent peu d’eau

Enfin, qu’en est-il du houmous ? Autre produit phare de l’apéro « healthy » végétal et particulièrement tendance actuellement. À l’inverse de l’avocat, le houmous « peut vraiment sauver la planète ! » selon Greenpeace. En effet, le pois chiche est intéressant d’un point de vue nutritionnel (c’est une protéine végétale). Mais il l’est aussi au niveau agronomique. Il n’a pas besoin d’engrais et est lui-même un engrais écologique. Le ministère de l’agriculture explique que les légumineuses « fertilisent naturellement les sols et sont très utilisées dans la rotation des cultures ».

De plus, leur culture est très économe en eau. Notamment si on la compare aux autres sources de protéines comme la viande. « La production du dal indien (pois cassés ou lentilles) nécessite 50 litres d’eau par kg », évalue la FAO. Enfin, le pois chiche est cultivé en France, particulièrement en Occitanie. Selon l’étude menée par Our world in data, un kilo de légumineuse équivaut à 1,8 kg de CO2.

Si nous n’avons pas l’empreinte carbone exacte d’un bol de houmous, son empreinte environnementale est sans conteste bien plus respectueuse de la planète que celle du guacamole. Bien entendu, il conviendra de le faire maison (très facile), plutôt que de l’acheter en grande surface dans un emballage en plastique. Comptez moins de 10 minutes pour faire votre propre houmous maison. Une bonne solution pour éviter de faire exploser votre empreinte carbone dès l’apéro. 

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