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Les Licoornes, ces nouvelles coopératives qui défient le capitalisme

Enercoop, Mobicoop, La Nef…. Des coopératives s’unissent pour offrir des alternatives de consommation solidaires et écologiques. Interview d’une des cofondatrices.

Le 17/06/2021 par Sofia Colla
Les Licoornes
Neuf coopératives se sont unies pour former le collectif des Licoornes. (Crédit : Shutterstock)
Neuf coopératives se sont unies pour former le collectif des Licoornes. (Crédit : Shutterstock)

Elles sont rares et progressent à grande vitesse. Les « licornes » désignent des start-ups valorisées à plus d’un milliard de dollars à la bourse. Pied de nez à ces champions du capitalisme, neuf coopératives s’unissent et lancent le collectif des Licoornes. L’objectif : proposer aux consommateurs des alternatives répondant aux besoins essentiels du quotidien. Énergie, mobilité, électronique, téléphonie, services bancaires…

En mutualisant leurs expériences et leurs compétences, ces coopératives entendent fonder un modèle économique plus durable, solidaire et démocratique. 

Parmi elles, on retrouve Citiz (autopartage) ; Commown (location de matériel électronique) ; CoopCircuits (alimentation en circuit court) ; Enercoop (fournisseur d’électricité renouvelable) ; Label Emmaüs (boutique de seconde main) ; Mobicoop (covoiturage) ; La Nef (finance solidaire) ; Railcoop (transport ferroviaire) ; et enfin TeleCoop (opérateur télécom). 

Marion Graeffly, cofondatrice de TeleCoop, dont nous vous parlions dans cet article, nous explique les fondements de ce mouvement des Licoornes

« Répondre aux besoins des citoyens« 

Marion Graeffly, TeleCoop, membre des Licoornes
Marion Graeffly. (Crédit : TeleCoop)
  • WE DEMAIN : Pourquoi avoir fondé le collectif des Licoornes ? 

Marion Graeffly : En rassemblant 9 Scic (sociétés coopératives d’intérêt collectif), le but est de répondre ensemble aux besoins essentiels des citoyens. Sur la mobilité, sur l’alimentation, les circuits courts, l’électricité, sur les questions de téléphonie et plus largement de produits électroniques… 

Nous voulons montrer que cela est possible dans un écosystème coopératif. Que ces organisations ont le pouvoir de transformer radicalement l’économie, aux côtés des citoyens. 

Nous nous opposons à un modèle très hégémonique, capitalistique, basé sur la compétition, l’individualisme et le consumérisme. À l’inverse, nous proposons des solutions soutenables, durables, démocratiques et ouvertes. Nous voulons prouver que d’autres valeurs peuvent guider l’économie française. 

« Construire des alternatives durables »

  • En quoi votre fonctionnement diffère de celui des start-up ? 

Premièrement, nous avons une gouvernance partagée, démocratique. De façon à ces que les citoyens puissent prendre part aux décisions des entreprises. Car celles-ci appartiennent à leurs sociétaires : clients, partenaires, personnes morales, collectivités territoriales… 

Ensuite, ce sont des modèles d’entreprises basés sur la lucrativité limitée. Cela veut dire que le premier objectif n’est pas le profit, mais plutôt des enjeux de transition écologiques et solidaires. Cela est inscrit dans nos statuts. 

  • Pourquoi avoir choisi de former un collectif ? Est-ce un moyen de changer d’échelle ? De toucher un plus large public ? 

Nous constatons qu’il n’est pas si évident de s’engager dans ces modes de consommation pour les citoyens. Il est donc important de mettre en avant un écosystème d’alternatives sur l’intégralité de leurs besoins. Cela va aussi nous permettre d’être plus visibles, plus compréhensibles et plus accessibles. 

Nous allons aussi pouvoir monter des projets communs. Et, de manière générale, grandir ensemble. Construire ensemble, sur les années à venir.

« Les Licoornes vont proposer des offres communes« 

  • Concrètement, quel est l’intérêt pour les particuliers ? Y aura-t-il des offres communes ou des outils qui vont être mis en place ? 

Oui, tout à fait ! Cela fait partie de notre feuille de route. Nous avons commencé avec un manifeste commun. Et, dans le futur, il y a un certain nombre d’offres qui vont être conçues. Nous sommes par exemple en train de travailler sur une offre entre TeleCoop et Commown

La finalité est aussi de favoriser le déploiement d’un système coopératif encore plus large. Avec la gouvernance partagée, nous pouvons intégrer de nouveaux partenaires. Des entreprises, des associations ou d’autres coopératives. Donc Licoorne appelle à quelque chose qui peut devenir beaucoup plus grand. 

  • Vous lancez le collectif à l’occasion de la première édition du festival des coopératives de la transition, L’Onde de Coop, qui se tient du 18 au 20 juin 2021 à la Cité Fertile à Pantin (93)…

Oui. Nous serons présents chacun au nom de nos coopératives et bien entendu aussi au nom des Licoornes. Il y aura plus de 50 coopératives présentes. Avec des manifestations tout au long du week-end, des tables rondes, des stands… 

La volonté des organisateurs (Enercoop, Coopaname, Mobicoop et La Nef) était de pouvoir rassembler l’ensemble des coopératives qui œuvrent sur les questions de la transition écologique et sociale. De montrer par cette fédération d’acteurs la richesse de ce tissu économique. 

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