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OUI DEMAIN : “Avec le Web3, l’utilisateur reprend le contrôle de ses données”
Après avoir travaillé dans le secteur de l'urbanisme, Hélène Jacquinet s'est pris de passion pour les cryptomonnaies et en a fait son métier. Elle est aujourd'hui consultante blockchain & crypto chez Blockchain Partner by KPMG. Elle était l'invitée de la toute première masterclass OUI DEMAIN de ce premier semestre 2022, animée par Adrien Rivierre pour WE DEMAIN et les étudiants du groupe OMNES Education (anciennement INSEEC U.).
Cette masterclass est dédiée à la nouvelle ère d'Internet et qui devrait mettre fin à la main-mise des GAFAM (Google/Alphabet), Apple, Facebook/Meta, Amazon et Microsoft) grâce au développement de la blockchain, des cryptomonnaies et du metaverse et plus largement à ce qu'on appelle le Web3. Fini l'Internet "social", bienvenue au web décentralisé. Mais de quoi s'agit-il exactement ? On vous explique tout au travers de cette masterclass d'un peu plus d'1h30 et dont voici un cours extrait :
Web3, cryptomonnaies, blockchain… bienvenue dans un monde décentralisé
Bien souvent, la première crainte de ce Web3 – et plus largement de ce sytème décentralisé – est une impression de nouveau territoire sans foi ni loi. Les cryptomonnaies serviraient-elles avant tout à financer des activités illégales ? Ou en tout cas à simplifier le blanchiment de l'argent ? Voilà une idée reçue qu'Hélène Jacquinet ne partage pas.
"Sur Internet, il y a une règle : tu laisses toujours des traces."
Hélène Jacquinet, consultante blockchain & crypto."Pour commencer à avoir des bitcoins ou autres cryptomonnaies, il faut commencer par passer pas une plateforme régulée comme Coinbase, Binance, etc. On arrive avec ses euros/dollars et on va acheter sa cryptomonnaie puis en faire ce qu'on veut avec. Il y a donc un moment, au tout début, où tu fais cette première transaction avec ton nom. Ensuite, il est donc toujours possible de remonter à la source, de retrouver des traces. Il y a des entreprises qui se spécialisent justement dans l'analyse de ces transactions et accompagnent les services de renseignement, de police, la CIA…"
La société Chainanalysis publie chaque année un rapport qui étudie la proportion des transactions illégales ou à visée frauduleuse en cryptomonnaies. Selon le rapport de 2021, seulement 0,15 % du volume des transactions faites en Bitcoin qui correspondent au financement des activités illicites. Et sur ces 0,15 %, la majeure partie concerne des ransomwares, c'est-à-dire des hacks informatiques. On est loin du financement du terrorisme ou des transactions autour de la drogue.
La blockchain, ce n'est pas que de la monnaie
Outre le premier pilier que sont les cryptomonnaies, la blockchain est aussi utile pour la tokénisation. Kezako ? Il s'agit de la numérisation de choses réelles. Cela permet de donner à un bien réel une rareté numérique. C'est par exemple le cas des NFT (tokens non fongibles, c'est-à-dire unique et non interchangeable). Echanger un euro contre un autre euro, c'est fongible car ils ont les mêmes caractéristique et la même valeur. En revanche, la version numérique d'un tableau de Napoléon et d'un tableau de Churchill ne sont pas fongibles car les deux sont uniques. Il ont la même structure (même image numérique) mais pas la même valeur.
Un NFT est un token avec des caractéristiques propres. Il est associé au nom de son propriétaire et à ses spécificités (date de création, matière, dimensions, nom de l'oeuvre…). Mais chaque NFT repose sur le même standard. C'est ce qui permet de l'échanger sur des infrastructures blockchain, que ce soit contre une crypto selon un montant convenu entre l'acheteur et le vendeur (en direct) ou contre un autre NFT. Ces ventes ont lieu sur des plateforme Web3 type OpenSea (la pionnière et aujourd'hui une des plus vastes). Chacun est donc libre de créer du contenu (visuel, audio, vidéo…) et d'en faire un token. Puis de proposer cette création à la vente sur le Web3.
Yann Arthus-Bertrand : “On ne peut pas vivre sans les énergies fossiles, pourtant elles nous tuent”
Yann Arthus-Bertrand observe et photographie la planète depuis plusieurs années. Notre décennie change à cause des dérèglements climatiques et des destructions humaines. “La Terre est toujours aussi belle. Il y a quelques accidents qui arrivent. Mais cet accident est un peu le symbole de notre addiction au pétrole”, déplore le photographe et écologiste, faisant référence à la marée noire qui touche en ce moment le Pérou. “Notre vie dépend du pétrole. Sans pétrole, il n’y a plus rien à manger à Paris en trois jours. Le pétrole fait partie de notre économie vitale, tout simplement.”
Avant d’ajouter : “On ne peut pas vivre malheureusement sans pétrole, et pourtant ces énergies fossiles sont en train de nous tuer. (…) Quand j’ai fait le film Home, on consommait 90 millions de barils de pétrole par jour. Aujourd’hui, on en consomme 100 millions.”
Diminuer les énergies fossiles, le défi des prochaines décennies
Des catastrophes qui mettent en lumière les liens qui peuvent se tisser entre différentes régions du monde. “On s’aperçoit qu’une catastrophe aux îles Tonga déclenche une marée noire à l’autre bout du globe”, analyse François Siegel, cofondateur de WE DEMAIN.
“Évidemment, le pétrole montre aussi l’énormité du défi qu’est le nôtre, c’est-à-dire la neutralité carbone en 2030 ou 2050″, ajoute ce dernier. “Le défi est gigantesque, et je pense que l’on n’a pas pris assez la mesure de ce défi et des efforts que cela va nous demander.” Une mission impossible, selon Yann Arthus-Bertrand, qui assure rester un optimiste.
Les liens troubles entre les hackers russes et le gouvernement de Poutine
“L’attaque par rançongiciel est devenue l’une des principales menaces informatiques aujourd’hui”, alerte Gabriel Thierry, journaliste à WE DEMAIN, qui a signé une enquête sur les hackers russes et leur influence sur les pays occidentaux dans le numéro 36 de la revue. Il s’agit “d’un logiciel malveillant qui va s’installer sur votre ordinateur et chiffrer vos données. Ce qui les brouille totalement”, détaille-t-il. “Pour récupérer vos données, vous devez payer une rançon.”
Les hackers russes, une industrie lucrative.
Un phénomène qui existe depuis un peu plus de dix ans. Et qui touchait principalement les particuliers, avec des rançons demandées de quelques centaines d’euros. Une pratique qui a depuis évolué. “Les criminels ont compris qu’il y avait un vrai marché derrière cette attaque. Et, maintenant, ils essaient d’infiltrer des grosses organisations, des PME, des structures privées ou publiques, pour exporter plusieurs millions, voire plusieurs dizaines de millions de dollars”, explique Gabriel Thierry.
À lire aussi : Hacker éthique : dans la peau d’un chasseur de primes
La plupart de ces hackers sont en Russie. Et, le lien entre ces criminels et le pouvoir russe est assez trouble. “Pour un État qui a de grosses ambitions géopolitiques, de grosses ambitions de puissance, avoir ces criminels doués en informatique, c’est une main d’œuvre pas chère voire gratuite car ils vont s’autofinancer dans leurs opérations”, justifie le journaliste. “C’est une industrie qui génère des centaines de millions d’euros de revenu. Voire même plus, on est plutôt au niveau du milliard.”
Retrouvez l'enquête de Gabriel Thierry sur les hackers russes dans WE DEMAIN n°36. Un numéro toujours disponible en kiosque et sur notre boutique en ligne.
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