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Student Pop : les jobs étudiants à la sauce Tinder

L’application Student Pop met en relation étudiants en quête d’un job d’appoint et entreprises qui ont besoin de renfort de manière ponctuelle et régulière. Une manière de lutter contre la grande précarité de la population étudiante.

Le 28/02/2022 par Florence Santrot
étduiante utilisant son smartphone

Une application pour simplifier les démarches des étudiants pour trouver des jobs d’appoint. Tel est, en substance, le principe de Student Pop, jeune société française co-fondée par Ouriel Darmon en 2016. « Quand on est étudiant, il ne faudrait pas avoir à choisir entre travailler et étudier, explique-t-il. Mais le job d’appoint est une nécessité : aujourd’hui, 50 % des étudiants en France travaillent en parallèle de leurs études. »

La difficulté est que ces étudiants n’ont pas forcément beaucoup d’expérience ni des compétences précises. Qui plus est, ils manquent de visibilité sur leur emploi du temps pour pouvoir s’engager sur la durée. Student Pop a donc eu l’idée de faire le lien entre les étudiants et les entreprises pour des jobs d’appoint, des offres d’emploi ponctuelles, des missions qui durent bien souvent une journée ou une demi-journée.

Student Pop : swiper pour accepter ou refuser une offre

Quels métiers sont concernés ? « C’est assez varié mais il y a beaucoup de street marketing, des emplois dans l’événementiel comme faire déguster des produits en supermarché, être serveur/euse lors d’une soirée, vendeur/euse dans une boutique ou un pop-up store, ou encore réaliser des tests PCR quand on est étudiant.e en médecine », détaille Ouriel Darmon.

Student Pop ne se contente pas de mettre étudiants et entreprises en relation, elle s’efforce de créer un cadre de travail sain. « Nous faisons passer un entretien de sélection de 15 minutes en visio à tous les postulants pour parler d’eux, de leurs envies, de leurs expériences, les mettre à l’aise et leur expliquer notre fonctionnement », note Ouriel Darmon. Ensuite, le système fonctionne comme Tinder. Régulièrement, la personne reçoit de nouvelles offres de mission sur une appli et peut swiper droit ou gauche pour accepter ou refuser ces jobs selon la disponibilité et l’envie. « En 2021, nous avons retenu 150.000 étudiant.e.s et proposé 100.000 missions », assure le co-fondateur de Student pop.

Des jobs pour aider à joindre les deux bouts

En moyenne, un étudiant inscrit pourra se faire 350 euros par mois, à raison de 7 missions à environ 50 euros chaque. « Avec le Covid, 50 % des missions se sont stoppées nettes. Si on ajoute à cela la fermeture des Crous et donc la fin des repas à 1 euro, cela a laissé beaucoup d’étudiants en situation de grande précarité, rappelle Ouriel Darmon. Qui plus est, nous nous sommes aperçus que bon nombre d’entre eux étaient très isolés finalement. Il y avait une perte de repères et de rythmes avec les cours suspendus. » Ces deux dernières années, Student Pop a donc fait appel à des dons afin de pouvoir faire des distributions alimentaires sur les campus. Le mouvement « Du beurre dans les épinards », dont nous parlions il y a quelques mois, était né.

Depuis septembre 2021, les offres de jobs de la part des entreprises sont reparties à la hausse. « Deux fois plus de demandes qu’auparavant ». Le Covid a en effet fortement désorganisé nombre d’entreprises qui ont plus que jamais besoin de renforts, même non qualifiés. « Notre force est aussi que nous garantissons aux entreprises qu’on aura quelqu’un. Quand nous proposons le job, nous avons toujours un autre étudiant en back-up. Il accepte de répondre en dernière minute si besoin – avec 10 € de plus pour la mission dans ce cas. Cette sécurité est un vrai plus que nous apportons aux entreprises« , ajoute le co-fondateur.

A la fin de la mission, comme sur Tinder, étudiant et employeur se notent mutuellement. Cela permet de s’assurer d’un travail bien fait mais aussi de conditions de travail décentes. En cas de mauvaises notes multiples, d’un côté ou de l’autre, la collaboration cesse avec Student Pop. « Nous fonctionnons beaucoup sur le bouche à oreille et les réseaux sur les campus étudiants, il faut donc garantir que tout se passe bien pour que le système fonctionne de manière vertueuse », conclue Ouriel Darmon.

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